Qualité du logement : la fracture territoriale « à l’envers » (baromètre Qualitel/Ipsos) 1

Qualité du logement : la fracture territoriale « à l’envers » (baromètre Qualitel/Ipsos)


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© janvier/ Adobe Stock

L’association Qualitel publie la troisième édition de son baromètre annuel consacré à la qualité du logement, en partenariat avec Ipsos. L’étude confirme bien le déficit d’infrastructures ou d’accès aux services (transports, commerces…) perçu par les Français résidant dans les communes moyennes ou rurales.

En revanche, elle met aussi en lumière une autre réalité : en matière de qualité du logement, la fracture territoriale doit se lire « à l’envers ». Plus on habite dans une petite commune, plus on est satisfait de la qualité de son logement. La moyenne nationale du Qualiscore, indice synthétique de 17 critères de satisfaction autour de la qualité du logement, se situe à 6,8/10. Cependant, ce niveau de qualité perçue décroît à mesure que la taille de la commune grandit : le Qualiscore s’élève ainsi à 7 dans les communes rurales, 6,9 dans les villes moyennes, 6,7 dans les métropoles de plus de 100 000 habitants et 6,4 dans l’agglomération parisienne.

Ces chiffres résultent de la conjugaison de plusieurs facteurs, parmi lesquels figurent les nuisances acoustiques, liées à la densité urbaine. Les habitants de l’agglomération parisienne sont par exemple trois fois plus susceptibles d’être dérangés par des bruits venant des logements voisins ou de la rue : 33 % sont « gênés, de jour comme de nuit », par des bruits venant du voisinage contre 11 % des habitants des communes rurales. De plus, les logements des communes rurales et moyennes devancent systématiquement ceux des grandes villes (jusqu’à 25 points d’écart observés) sur les cinq critères qui contribuent le plus à la perception globale de la qualité (confort thermique, installations sanitaires, qualité des matériaux, isolation acoustique, aération).

La qualité du logement apparaît comme un « avantage compétitif » pour les territoires ruraux et les villes moyennes, pesant sur les grands équilibres démographiques et territoriaux. La qualité du logement est une contrepartie effective – et appréciée – au fait de vivre dans un territoire moins dynamique économiquement et moins densément peuplé. Le déficit perçu d’équipements et de services publics ne provoque ainsi pas forcément, chez les habitants des communes rurales et moyennes, l’envie de rejoindre une grande ville mieux pourvue.

Les résidents des communes rurales et moyennes sont davantage insatisfaits de l’offre de services et commerces dans leurs communes, de la qualité de la connexion internet ou de l’accessibilité aux transports : 55 % des ruraux et 33 % des habitants de ville moyenne sont par exemple insatisfaits de l’accès aux transports, contre 14 et 11 % en métropole et en agglomération parisienne. Pour autant, c’est dans les petites et moyennes villes que se trouvent le plus de Français qui déclarent ne vouloir changer de logement « pour rien au monde » : 38 % dans les communes rurales et 32 % dans les villes moyennes, contre 25 % pour les métropoles et 22 % pour l’agglomération parisienne.

Dans les territoires ruraux, le logement mobilise davantage d’investissement personnel et joue un rôle social plus important : on y est plus souvent propriétaire, on réalise davantage de travaux. Plus la ville dans laquelle on réside est petite, plus on se dit « attaché à son logement », c’est ce que déclarent 83 % des habitants de communes rurales, 78 % des habitants de villes moyennes, 74 % des habitants de métropoles et 70 % des habitants de l’agglomération parisienne. Et ce phénomène concerne également les jeunes : 85 % des moins de 35 ans des communes rurales se disent attachés à leur logement contre 66 % pour les métropoles.

Parmi les 11 plus grandes métropoles françaises, cinq ont un parc de logement « ancien », construit majoritairement avant 1980 : Paris, Lyon, Marseille, Lille et Nice. Les six autres ont une majorité de logements construits après 1980 : Rennes, Montpellier, Toulouse, Bordeaux, Nantes, Strasbourg. Or, l’ancienneté du parc impacte nettement la qualité perçue du logement : les métropoles « nouvelles » recueillent les meilleures notes de qualité globale. À Rennes, le Qualiscore est de 6,9/10 et de 6,8 à Toulouse, Montpellier et Bordeaux. Les « anciennes » métropoles enregistrent quant à elle des scores plus bas : 6,2 pour Paris, 6,4 pour Lille et 6,5 pour Marseille. Seule Nice fait exception parmi les métropoles « anciennes » avec un Qualiscore de 6,9. Pour ces métropoles « anciennes », le défi en matière de qualité́ du logement est important. « Compte tenu de la densité́ déjà forte de ces communes, la construction de logements neufs ne saurait être la seule solution. Il faut donc prioritairement axer les efforts sur la rénovation du parc de logement existant pour renforcer leur attractivité », avance l’association.


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