Quand la crise au Venezuela pousse les habitants dans l'enfer des squats de Caracas - International 1

Quand la crise au Venezuela pousse les habitants dans l’enfer des squats de Caracas – International


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A Caracas, les conditions de vie des squatteurs sont déplorables

A Caracas, les conditions de vie des squatteurs sont déplorables

A Caracas, les conditions de vie des squatteurs sont déplorables (©MARVIN RECINOS / AFP)

Dans la capitale du Venezuela, des centaines de personnes attendent dans des squats un logement que le gouvernement leur a promis.

(LaVieImmo.com) – Erick Hurtado voudrait fuir le bâtiment abandonné qui lui sert de maison depuis huit ans à Caracas. Mais malgré l’enfer qu’il y vit au quotidien, il préfère continuer d’y attendre le logement que le gouvernement lui a promis.

C’est le rêve d’environ 120 personnes qui vivent à Jéhovah Giré, le nom qu’ils ont donné à un bâtiment inachevé, initialement destiné au ministère de la Justice dans le quartier de Petare, un des plus pauvres de la capitale. La plupart ont été victimes de catastrophes naturelles ou de la pire crise économique de l’histoire moderne du Venezuela.

“J’en ai assez de vivre ici (…). Si j’avais un endroit où aller, je quitterais ce trou”, explique Erick Hurtado à l’AFP depuis le bâtiment d’où l’on peut contempler les immenses favelas de Petare. Ce chauffeur de taximoto de 42 ans n’en peut plus: depuis quatre mois, il n’y a plus d’eau. Les habitants ont creusé l’asphalte et improvisé un bassin au milieu de la rue pour se laver et faire la lessive.

“Des moustiques, des cafards, des rats”

Un seau en plastique sert de latrines, l’électricité est limitée au rez-de-chaussée et les maladies se propagent. “Il y a des épidémies, des moustiques, des cafards, des rats”, se plaint Roni Aranguren, un maçon de 42 ans, venu avec sa femme et ses quatre enfants après avoir perdu son emploi et sa maison. Lui aussi a un rêve: “Une maison digne”.

Quelque 80 enfants vivent à Jéhovah Giré, mais seuls 50 vont à l’école, et ils sont souvent absents faute de moyens de transport et de nourriture, explique Stéphanie Marcelot, de l’ONG Rayiluz, qui aide les habitants. Beaucoup d’enfants ont l’estomac gonflé, signe d’une malnutrition chronique. Les cas de dengue, de gale ou de bronchite ne sont pas rares.

Au fil des ans, on a oublié les raisons pour lesquelles le bâtiment a été abandonné. On raconte que les fonctionnaires ont refusé de travailler dans une banlieue considérée comme dangereuse, explique Katiuska Camargo, de Rayiluz.

Des centaines d’immeubles envahis ou expropriés

Certains anciens occupants ont réussi à obtenir un appartement grâce à un programme du gouvernement, selon lequel 2,6 millions de logements ont été livrés depuis 2011. L’opposition dénonce un chiffre surestimé.

Selon Roberto Orta, président de la Chambre immobilière de Caracas, quelque 155 immeubles – pour la plupart privés – ont été envahis entre 2003 et 2007, et 241 expropriés “sans indemnisation” entre 2006 et 2008 sous le mandat du président Hugo Chavez (1999-2013). L’occupation illégale la plus célèbre a été celle la Tour de David, un gratte-ciel de 28 étages qui a abrité 1.150 familles entre 2007 et 2014 et demeure aujourd’hui abandonné.

Les occupants de Jéhovah Giré ont formé une coopérative pour être reconnus comme victimes et non envahisseurs. Ils espèrent ainsi être prochainement transférés dans un complexe de logements dans la banlieue de Caracas.

(Avec AFP)




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