Coronavirus : “La crise du Covid-19 force le questionnement”, témoigne la directrice générale du groupe nordiste Doublet

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Une scène de western. Une boule de buisson sec qui roule au gré du vent dans un paysage de désert, de désolation, de poussière. Voilà l’image qui traverse l’esprit de Gaëlle Colaert-Doublet aux premières heures du confinement.
 
La directrice-générale du groupe Doublet est alors dans ses bureaux vides, à Avelin, au sud de Lille. Aucun bruit. Plus un train sur les voies TGV, à proximité. Plus un avion sur la piste de l’aéroport de Lesquin, tout proche. Et une multitude de lapins qui profitent de l’absence d’activité pour gambader un peu partout. Gaëlle Colaert-Doublet reconnait avoir eu “trois journées pas très bien“. “Et je me suis remise au boulot.” 

L’entreprise de drapeaux et de signalétique a pied d’œuvre pour le déconfinement

 
Aujourd’hui, cinquante jours après le début du confinement et à moins d’une semaine de sa fin annoncée, la production a commencé à reprendre. Elle s’intensifie même chaque jour un peu plus. L’entreprise Doublet fabrique des drapeaux, des banderoles, des podiums, des supports de communication pour les collectivités, pour les marques et les grands événements sportifs.

La signalétique  sur le Tour de France, c’est Doublet. L’écharpe tricolore des maires, c’est Doublet. “Il a fallu se réinventer, explique la patronne de ce groupe familial qui emploie 300 personnes, en France, en Allemagne, en Pologne, au Portugal, en Espagne, aux Etats-Unis. Et comme notre activité tourne autour de l’accueil du public, on a proposé de nouveaux produits barrières contre le Covid 19. Des hygiaphones, des vitres de protection, des distributeurs de gel, du balisage. Et des masques. On va en proposer plusieurs gammes cette semaine. On se remet en question. On s’adapte. Les couturières qui confectionnaient des drapeaux – historiquement notre coeur de métier – fabriquent désormais des masques ; les ateliers de mécanique et de soudure qui fabriquaient des tribunes et des podiums se sont reconvertis dans les cloisons mobiles. La chance d’une entreprise comme la nôtre, finalement, c’est d’avoir plusieurs corps de métier.
 

Masques, protections... L'entreprise nordiste s'est organisée pour répondre aux demandes pendant la pandémie. / © Doublet
Masques, protections… L’entreprise nordiste s’est organisée pour répondre aux demandes pendant la pandémie. / © Doublet

 
Au tout début du confinement, 80% du personnel (120 personnes dans la fameuse pyramide qui domine la Pévèle, à Avelin) s’est brutalement retrouvé en chômage partiel. “Un coup de tonnerre, se remémore Gaëlle Colaert-Doublet. Horrible ! Comme si la France était à l’arrêt. Plus de clients et plus de fournisseurs. C’était vraiment dur à vivre. On s’est adapté, oui, mais ça reste encore aujourd’hui très compliqué. Pas de visibilité. On est présent sur de nombreuses manifestations et compétitions qui ont été annulées ou reportées. Comme le Tour de France.” L’édition de la grande Boucle 2020 est décalée de deux mois, du 29 août au 20 septembre.

Incertitudes pour les 80 salariés qui travaillent pour le Tour de France 

 
Doublet en est l’un des principaux partenaires techniques, chargé du montage et démontage des lignes d’arrivée. “J’ai 80 personnes qui dorment dans un bus en suivant le Tour, de ville en ville, s’inquiète la chef d’entreprise. Comment va t-on s’organiser ? Faudra t-il plusieurs bus ? Le port du masque sera t-il suffisant ? Franchement, je n’en sais rien. C’est loin d’être encore ficelé.
 
L’événementiel représente un tiers du chiffre d’affaires du groupe Doublet. Mars, avril et mai sont habituellement les plus gros mois de l’année. Les commandes sont prises en vue de la saison d’été. Les grandes marques choisissent cette période pour communiquer. Choisissaient. 

Aller vite et prendre son temps

 
Gaëlle Colaert-Doublet en est convaincue : cette crise du Covid 19 va profondément changer les choses. Deux phrases contradictoires reviennent souvent dans ses propos. Aller vite. Prendre son temps. “Aller vite, précise t-elle, parce que je n’ai plus envie de composer, de perdre mon temps, de reporter ce que je veux faire dans ma vie personnelle et professionnelle. Mais aussi je veux prendre le temps de la réflexion, notamment en ce qui concerne le respect de l’environnement. On trie et on recycle déjà beaucoup, mais on peut faire mieux. On ne pratiquait pas du tout le télétravail avant le 17 mars ; on s’y est mis ; on va en tirer des leçons. La crise du Covid-19 force le questionnement.
 
Gaëlle Colaert-Doublet se qualifie elle-même comme étant “assez cash“. Elle dit vrai. Cette femme de 47 ans, chef d’une grande entreprise et mère de deux adolescents, est l’héritière d’une dynastie qui prend racine dans le Nord industriel du début du XIXème siècle.
 

La famille pour tenir, dans les affaires comme dans la vie

La famille Doublet rachète un atelier de vêtements sacerdotaux. Qui développe les ornements religieux. Qui se diversifie vers les drapeaux. Puis s’ouvre aux techniques numériques et à l’international. Deux soeurs et un frère ont aujourd’hui en mains les rênes du groupe. Gaëlle, la directrice générale. Agathe, vice-présidente. Jean-Bernard, directeur de la filiale américaine.

Gaëlle, l’ainée, le reconnait : “La famille, au pire moment de la crise, a été une force.

 

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