l’Allemagne veut éviter une reprise de l’épidémie avant les vacances scolaires


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A Kehl, ville frontalière de Strasbourg, la situation dans le Nord de l’Allemagne ne semble pas inquiéter les quelques habitants croisés au petit matin. A plus de 500 km de là, un cluster d’envergure a obligé les autorités régionales de Rhénanie-du-Nord-Westphalie de confiner deux cantons. Disposition prise dès qu’un canton enregistre plus de 50 nouveau cas d’infection au covid19 pour 100.000 habitants sur une période de 7 jours.

Quelques mamans accompagnent à pied leurs enfants à l’école primaire de Sundheim, un quartier de Kehl. Les enfants portent tous un masque, les parents non. Un papa français explique qu’il n’est pas très inquiet. “Ils ont fait ça bien“, glisse-t-il en quittant rapidement l’école pour aller travailler. Trois mamans russes papotent. Pour l’une d’elles, “tant qu’on fait bien attention aux règles d’hygiène, qu’on se lave les mains, pas besoin d’en faire un drame“. Mais elle ajoute que le confinement décidé en Rhénanie-du-Nord-Westphalie “arrive un peu tard pour éviter une contagion“.

Sur le chemin de l'école à Kehl, le 25 juin 2020

Sur le chemin de l’école à Kehl, le 25 juin 2020

© Florence Grandon. France Télévisions.

Plus loin, devant la boulangerie, une jeune femme se dit rassurée par les chiffres très bas du nombre d’infection dans le Bade-Wurtemberg. Depuis début juin, dans le canton de l’Ortenau (Offenburg-Kehl), il y a eu soit 1 soit 0 nouveau cas avéré de covid19 par jour, selon les chiffres fournis quotidiennement par le Landratsamt (ici le dernier rapport en date du 25 juin 2020).

Sylvia va chercher son pain, équipée d'un masque (obligatoire dans tous les magasins du Bade-Wurtemberg), à Kehl, le 25 juin 2020
Sylvia va chercher son pain, équipée d'un masque (obligatoire dans tous les magasins du Bade-Wurtemberg), à Kehl, le 25 juin 2020

Sylvia va chercher son pain, équipée d’un masque (obligatoire dans tous les magasins du Bade-Wurtemberg), à Kehl, le 25 juin 2020

© Florence Grandon. France Télévisions.

Sylvia sort de la boulangerie, elle est plus inquiète. “Ce n’est pas très loin malgré tout, on se pose quand même des questions“, explique-t-elle. “Il faut vivre avec ce virus, et je suis sûre qu’il va revenir dans le Bade-Wurtemberg. Aucune région n’est vraiment en sécurité“.

Plus loin, dans son officine, le pharmacien explique jour après jour à ses clients comment bien porter leur masque. Mais pour le reste, “difficile de se prononcer“, souligne-t-il. “Nous prenons des décisions, des mesures sont mises en place aujourd’hui. Mais peut-être que dans 15 jours, il faudra en prendre d’autres. Ce virus est vraiment tellement nouveau…

A 500 km plus au Nord

En Rhénanie-du-Nord-Westphalie, mardi 23 juin, un deuxième paquet de mesures de confinement est venu compléter le premier. Le gouvernement régional a placé les deux cantons de Warendorf et de Gütersloh en quatorzaine. Certains salariés sont même assignés à résidence et ne peuvent quitter l’immeuble où ils vivent. Un service de livraison a été mis en place par l’entreprise, Tonnies, comme elle l’explique dans ce tweet ci-dessous :  

Dans les cantons autour de l’abattoir, situé sur la commune de Rheda-Wiedenbrück, les mesures de confinement sont celles-ci : interdiction de sortir à plus de deux personnes (hors personnes d’un même foyer), piscines couvertes, restaurants, bars, musées et discothèques sont fermées. Certaines activités de plein air sont possibles, selon certaines conditions.

L’armée est venue en renfort pour installer et gérer 15 centres de tests supplémentaires dans les deux cantons, en plus des trois centres hospitaliers et du centre de tests de l’entreprise Tönnies. Les tests sont proposés gratuitement à tous les habitants et sont très fortement conseillés. Le Land voudrait savoir si le virus est déjà présent chez des personnes sans lien avec les abattoirs. 

Le cluster de Rhénanie-du-Nord-Westphalie met en lumière une concentration de facteurs, selon plusieurs experts : la promiscuité dans les logements des salariés venus d’Europe de l’Est pour travailler à l’abattoir, les espaces de travail exigus à l’intérieur de l’usine, et les conditions de travail (humidité et froid). L’abattoir est situé sur la commune de Rheda-Wiedenbrück et il emploie plus de 6.000 personnes selon le Spiegel. 6.500 sont actuellement en quatorzaine, selon l’entreprise, qui abat 16,7 millions de porcs par an, soit 20.000 par jour. Soit 12,5% du marché allemand. Un géant, le plus gros abattoir Outre-Rhin.

Vacanciers persona non grata

Ce cluster inquiète des länder jusque là épargnés ou peu touchés par le virus. Les vacances d’été en Rhénanie-du-Nord-Westphalie commencent vendredi 25 juin au soir. L’inquiétude de voir des milliers d’Allemands du Nord partir vers le Sud ou les côtes propager le virus est grande.

Le président de Dehoga de la Rhénanie-Palatinat a demandé aux Allemands de privilégier les vacances en Allemagne cette année, dans un communiqué de presse du 19 mai 2020. “Après l’été de rêve de 2006, il faudrait maintenant les vacances allemandes de l’été 2020. En 2006 nous avons montré aux fans de football du monde entier quel hôte exceptionnel se révèle être l’Allemagne. En 2020, nous invitons tous les Allemands à passer leurs vacances à la maison [sous-entendu, en Allemagne, ndlr] […] Entre Majorque et la Moselle [région touristique au Nord de la Lorraine, le long de la rivière du même nom, ndlr], le choix de la région allemande doit prévaloir“, souligne son président Gereon Haumann.

Il va même plus loin et lors d’une interview à nos collègues de la Südwest Rundfunk (SWR), il a même déconseillé aux hôteliers de Rhénanie-Palatinat d’accepter les réservations de vacanciers en provenance des cantons touchés par le virus.

Certains länder allemands, comme la Bavière, ont déjà donné la consigne aux hôteliers de refuser carrément les réservations de visiteurs domiciliés dans les cantons dont le seuil de 50 nouvelles personnes infectées pour 100.000 habitants. Sauf à pouvoir fournir un test négatif au SARS-CoV2.

Quatorze vacanciers domiciliés dans des zones à risques (qui sont maintenant au nombre de quatre sur le sol allemand : Gütersloh, Göttingen, Berlin-Neukölln et Magdeburg) ont dû partir précipitamment de l’île d’Usedom, dans le Schleswig-Holstein où ils passaient leurs vacances. Leurs cantons ont été ajoutés aux zones à risques alors qu’ils étaient déjà sur place.

Passeport d’immunité et deuxième vague

Avec ce premier foyer important de cas de covid19 avérés, l’Allemagne se prépare pour une deuxième vague. Selon le virologue très médiatisé Christian Drosten et conseiller d’Angela Merkel pendant la crise sanitaire, il faut tout faire maintenant pour éviter une deuxième vague à l’automne, sans attendre, explique-t-il dans son 50e podcast, diffusé par l’antenne de radio publique NDR.

De son côté, le SPD a accepté l’idée d’un passeport d’immunité, dans le cas où les tests seraient plus fiable. Tout en appelant à ne pas discrimer les gens par rapport à leur statut immunitaire. LE ministre allemand de la santé Jens Spahn (CDU) avait retiré son projet de passeport d’immunité, après l’opposition du SPD. Le sujet est de nouveau sur le tapis Outre-Rhin.

 

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Source Baromètre

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