les intérimaires de la grande distribution, grands oubliés de la prime covid


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Dans les rayons de supermarché, impossible de faire la différence. Le masque, la visière et la tenue estampillée Carrefour entretiennent le doute. Pour les clients, en rayon, à la caisse ou au drive, les salariés sont tous les mêmes. Mais pour ces derniers, une distinction de taille est venue s’immiscer entre les CDI, les CDD et les intérimaires. La fameuse “prime covid”, de 1.000 euros net d’impôts chez Carrefour, pour les travailleurs et travailleuses particulièrement exposés durant la crise sanitaire.

C’est le cas de Guillaume Sagny, en CDI intérimaire chez Adecco. Le 15 mars, le Marnais aurait dû entamer une formation avec la SNCF, finalement repoussée au 25 mai. Dans l’incertitude, il décide alors d’accepter des contrats d’intérim dans la grande distribution. Il est en contrat entre le 1er avril et le 23 mai :

J’avais déjà travaillé dans le secteur. J’ai pas hésité. Pour le salaire d’une part, car sans travailler, je n’avais que le salaire de base, le SMIC, et puis il fallait rendre service aux personnes au drive. Je voulais mettre ma pierre à l’édifice pendant la période.

Guillaume Sagny, intérimaire chez Carrefour

 

Guillaume Sagny, intérimaire à Châlons-en-Champagne, ne comprend pas pourquoi il n'a pas touché la prime covid comme les autres salariés de Carrefour

Guillaume Sagny, intérimaire à Châlons-en-Champagne, ne comprend pas pourquoi il n’a pas touché la prime covid comme les autres salariés de Carrefour

© Document remis

Privé de sa fille durant deux mois

Même au drive, l’intérimaire est confronté au public lorsqu’il doit remplir les paniers de commande en rayon. Une exposition qu’il avait anticipée, mais qui ne le rassurait pas : “On avait clairement tous des craintes. La première information que j’avais demandée à mon agence intérim, c’était d’avoir des masques, du gel. On était en contact tout le temps avec des clients au drive. C’était ma première condition pour accepter ces contrats.” Il a choisi de ne pas voir sa fille durant ces deux mois passés au Carrefour de la Croix Dampière. La mère de la petite étant à risque, Guillaume Sagny “ne voulais pas les mettre en danger”. Une privation qui lui a beaucoup coûté sur le plan humain. “La prime, elle aurait vraiment fait du bien”, lâche-t-il.

Du côté de son agence intérim, le Marnais s’est vu rétorquer qu’“Adecco a dit que c’était à Carrefour de la donner”. Du côté de Carrefour, la direction affirme qu’elle a “pris la décision d’accorder à toutes les équipes présentes sur le terrain, soit 85.000 personnes, dont celles en CDI, CDD, alternance et intérim, qui comptaient parmi les effectifs à partir du 12 mars. La prime ne sera pas conditionnée ni proratisée”, nous répond une porte-parole de l’enseigne. Quand on l’interroge à propos des intérimaires appelés en renfort après le 12 mars, elle rétorque qu’elle n’a pas plus d’éléments à nous communiquer et que, comme dans cet article de Challenges ou dans un autre de Libération, “les salariés recevront leur prime en fonction de leur date d’arrivée”. Impossible d’en savoir plus sur le cas du Châlonnais.

Selon le ministère du travail, “les salariés intérimaires bénéficient de la prime exceptionnelle, dans les mêmes conditions que les salariés permanents de l’entreprise utilisatrice (EU) (…) La condition de présence définie par l’accord ou la décision unilatérale de l’employeur (présence au moment du versement de la prime ou au moment du dépôt de l’accord ou de la signature de la décision unilatérale) s’apprécie au niveau de l’EU. Ainsi, tout salarié intérimaire présent dans l’EU au moment où la prime est versée aux salariés permanents de l’EU ou au moment du dépôt de l’accord ou de signature de la décision unilatérale de l’employeur est éligible à l’exonération.”

 

Une prime qui varie selon les enseignes et la date du contrat

En d’autres termes, il semblerait que Guillaume Sagny ne percevra pas sa prime car il a été appelé en renfort après le 12 mars. Comme relevé dans de nombreux articles de presse, la prime exceptionnelle a été ou sera distribuée à la discrétion de l’employeur. De nombreuses exceptions ont suivi les annonces, que l’on travaille chez Leclerc, Carrefour ou Casino. Beaucoup d’entre elles travaillent avec des franchises, ce qui laisse le directeur du magasin libre de sa décision, que le grand patron ait annoncé une prime ou non. D’autres ont préféré indexer sur le nombre de d’heures travaillées.

La nature du contrat fait aussi varier le montant des sommes perçues. Chez Casino, “la prime sera versée avec la paye du mois de mai pour tous les employés ouvriers, agent de maîtrise ou cadre, CDI ou CDD ou intérimaire”, lit-on dans un article de BFM. Comme dans le cas de Guillaume Sagny, les employés absents au mois de mai ne toucheront pas la prime, même ceux appelés en renfort pendant la crise sanitaire.

 

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Source Baromètre

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