Hall d’un immeuble du 13e arrondissement, à Paris, en mai 2007.

Le retour en grâce des immeubles des années 1970

Hall d’un immeuble du 13e arrondissement, à Paris, en mai 2007.

Ils sont souvent jugés moches, parfois détestés. Mais les immeubles des années 1960-1970 sont dotés de grandes qualités que le confinement a permis de redécouvrir. Leurs logements sont spacieux et confortables, deux atouts précieux pendant les deux mois d’enfermement – deux atouts que les promoteurs actuels ont oubliés : « Nos appartements d’aujourd’hui ne sont pas faits pour accueillir les activités multiples concomitantes de toute la famille, à commencer par le télétravail, constate Catherine Sabbah, déléguée générale de l’Institut des hautes études pour l’action dans le logement (Idheal). Ce qui manque le plus, ce sont des mètres carrés intérieurs, par exemple pour aménager un bureau dans une chambre, et des espaces extérieurs collectifs et privatifs. » L’enquête d’Idheal auprès de 8 000 personnes (par questionnaires écrits, du 25 mars au 5 mai 2020) sur le ressenti durant le confinement révèle que ceux qui ont mal vécu cette période vivent à 86 % en appartement, dont 66 % sans espace extérieur.

« Les Français, avec une surface moyenne d’appartement (en excluant les maisons individuelles) de 71 m2, sont bons derniers en Europe, derrière l’Allemagne, à 81,5 m2, et la Belgique, à 83,4 m2, détaille François Leclercq, architecte. Depuis les années 1970, lorsque j’ai commencé à travailler, les surfaces des appartements neufs n’ont cessé de diminuer. Il faut arrêter cette régression et exiger des normes de surface : pas de pièce de moins de 13 m2 et au moins 75 m2 pour un trois-pièces, alors que la production actuelle plafonne à 60 m2, plaide-t-il. « Les grands ensembles des années 1960, si mal-aimés, offraient pourtant des logements de grande qualité », écrivait-il d’ailleurs dans une tribune signée avec deux confrères, Jacques Lucan et Odile Seyler (Le Monde du 24 avril).

Des tours appréciées de leurs habitants

« Mais oui, ces logements sont sublimes, juge Monique Eleb, sociologue de l’habitat qui a étudié, à trente ans d’écart, entre 1976 et 2004, deux tours d’habitation, à Bagnolet (Seine-Saint-Denis). Les appartements sont vastes, lumineux grâce à des baies vitrées tout en hauteur aujourd’hui interdites par les normes thermiques , traversants, ce qui permet des courants d’air utiles en temps de canicule, avec une vraie entrée, beaucoup de rangements, de placards, de cagibis, souvent une loggia, un large balcon ou une terrasse… Autant de confort que nous avons perdu. Ces tours sont peut-être mal aimées du public, mais leurs habitants, eux, les apprécient et leurs enfants reviennent y vivre. »

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