« Aux portes de la ville, les territoires périurbains doivent être repensés pour répondre aux aspirations de la société française »

Tribune. En France, tout le monde veut habiter au même endroit, là où se trouvent l’emploi, les pôles culturels et éducatifs, mais aussi les services publics, ainsi que les infrastructures de transport et de loisirs. Cette tendance est renforcée par le fait que l’essentiel des richesses et des décisions politiques ou économiques sont actuellement concentrés dans les grandes métropoles.

Alors que ces dernières sont particulièrement bien desservies (TGV, aéroports…), les villes moyennes, elles, moins bien loties dans tous ces domaines, ont plus de difficultés à attirer les entreprises et les populations. Certes, la crise sanitaire et la progression du télétravail pourraient faire bouger les lignes, mais cette évolution doit être encouragée par les pouvoirs publics.

En attendant, la population se concentre dans les mêmes villes et les mêmes quartiers, soutenant sans le vouloir une pression sur les logements disponibles, forcément rares et chers.

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Plusieurs propositions réalistes méritent d’être étudiées pour résorber la pénurie de logements. Par exemple, pourquoi ne pas généraliser le programme Action cœur de ville, aujourd’hui limité à deux tiers des villes moyennes de notre pays ? Ce dispositif qui favorise l’investissement dans le cadre de la réhabilitation de l’habitat pourrait être un véritable levier d’attractivité pour les territoires menacés par la désertification.

Une réalité nuancée

L’essor des zones périurbaines, qui regroupent aujourd’hui près de 30 % de la population, constitue un autre chantier déterminant. Si on lit ici ou là que les Français se détournent des grandes métropoles pour partir vivre à la campagne, la réalité est plus nuancée. En effet, les départs de centres-villes s’effectuent souvent pour la périphérie. On parle d’ailleurs désormais du Grand Paris ou du Grand Lyon.

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Aux portes de la ville, les territoires périurbains doivent être repensés pour répondre à des aspirations fortes de la société française : davantage de surface, moins de bruit et proximité de la nature. Entre la relocalisation de l’emploi, la réhabilitation de l’habitat et l’accessibilité, l’espace périurbain oblige à repenser la ville.

La France est découpée en un certain nombre de zones qui déterminent la tension du marché immobilier et conditionnent notamment les aides au logement ainsi que les différents dispositifs d’investissement. Ce zonage a été défini en 2003 et sa révision la plus récente date de 2014. Il est aujourd’hui obsolète dans sa définition et ne prend pas en compte les mouvements de population observés ces dernières années qui impactent la dynamique des territoires.

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