« Il est possible de rejouer le destin des centres-villes si l’on exploite leurs qualités »

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Après des décennies de métropolisation, la récente occupation des ronds-points a rappelé que l’aménagement du territoire est un sujet majeur de la cohésion sociale, assure l’architecte Francis Nordemann, dans une tribune au « Monde ».

Publié le 30 avril 2019 à 17h00 Temps de Lecture 4 min.

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« Existe-t-il une voie pour repenser et valoriser les cœurs de villes ? »  (Photo : à Clamecy, dans la Nièvre, boutique à vendre en centre-ville.)
« Existe-t-il une voie pour repenser et valoriser les cœurs de villes ? »  (Photo : à Clamecy, dans la Nièvre, boutique à vendre en centre-ville.) GUY BOUCHET / Photononstop

Tribune. Chacun en a fait l’expérience : dans nombre de cités, le centre-ville paraît en perdition. Il suffit d’ouvrir les yeux : commerces en berne, magasins aux rideaux baissés, rez-de-chaussée délaissés, logements perdant leur valeur immobilière. Est-on devant une nouvelle étape inéluctable de la longue histoire urbaine, auquel cas le seul espoir serait de rendre le changement le moins douloureux possible, ou bien existe-t-il une voie pour repenser et valoriser les cœurs de villes ?

Pour bien poser la question, il faut partir d’une contradiction entre deux ordres de faits aussi vrais l’un que l’autre.

D’un côté, les villes, bourgs et villages historiques offrent un patrimoine architectural et urbain riche et varié, à la fois exceptionnel et familier.

D’un autre, la ville dense a éclaté. D’abord les grands ensembles ont rompu le contact avec la ville continue, puis les extensions pavillonnaires ont envahi le territoire à coups de lotissements, tandis que des zones d’activités et de vastes étendues commerciales ont encore distendu l’espace. Le domaine urbanisé s’est agrandi dans le temps même où les centres des villes perdaient leurs habitants.

Petits agrégats sédimentés

Il suffit de prendre un peu d’altitude pour voir telle bastide du Sud-Ouest flotter comme une perle dense, îlot minuscule dans un océan de parcelles mouchetées de pavillons et piscines. Dans une sorte de retour de l’histoire, les centres anciens apparaissent ainsi comme les corps étrangers de l’urbanisation diffuse : petits agrégats sédimentés de l’histoire construite, en contrepoint de pavillons disséminés à l’infini.

« Les extensions pavillonnaires ont envahi le territoire à coups de lotissements, tandis que des zones d’activités et de vastes étendues commerciales ont encore distendu l’espace. » (Photo : zone pavillonnaire en construction en France.)
« Les extensions pavillonnaires ont envahi le territoire à coups de lotissements, tandis que des zones d’activités et de vastes étendues commerciales ont encore distendu l’espace. » (Photo : zone pavillonnaire en construction en France.) BERNARD ROUFFIGNAC / Photononstop

De nouvelles agglomérations sont ainsi apparues, de sorte que dans notre société pourtant majoritairement urbaine, la réalité du monde paraît s’étendre dans des territoires assez flous que structurent de nouvelles polarités. Les plaisirs proprement urbains sont encadrés par de grands centres commerciaux situés hors des villes, et réciproquement le dernier quincaillier-droguiste expose en centre-bourg les outils d’activités agrestes, outils, motoculteurs et tondeuses à gazon.

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Pour beaucoup de villes moyennes et de centres-bourgs, la transformation est moins glorieuse. Une piétonnisation un peu mécanique, souvent accompagnée d’un traitement assez convenu des espaces publics, est venue consacrer la dévitalisation de centres anciens déjà délaissés : dépeuplés de leurs habitants et de leurs commerces, ils sont aujourd’hui exclus de la vie urbaine. On en connaît les immeubles de pierre aux volets clos, et les rideaux de fer baissés des commerces.


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