En moyenne, les loyers des meublés ont diminué de 2,8 % en 2020.

Le marché de la location meublée à la peine

En moyenne, les loyers des meublés ont diminué de 2,8 % en 2020.

La situation sanitaire a profondément modifié le marché de la location meublée en 2020 et cela va sans doute continuer pour la majeure partie de 2021. L’absence de touristes, de professionnels internationaux en mobilité, mais aussi d’étudiants qui, pour beaucoup, sont rentrés dans leur famille, a abouti à un afflux de logements meublés proposés à la location sur une longue durée.

LocService, une plate-forme de locations entre particuliers, vient de réaliser une étude portant sur 62 000 annonces parues sur son site en 2020, et indique que le nombre d’annonces pour des logements meublés a augmenté de 18 % en 2020. En Ile-de-France, la hausse a été de 16 %, et de 19 % en région. Le groupe SeLoger faisait le même constat dans son baromètre de septembre 2020 et indiquait des chiffres parfois très élevés d’annonces de logements meublés, notamment entre l’été 2019 et l’été 2020.

A Lyon, par exemple, l’augmentation a atteint 17 %. Ce taux est de 20 % à Marseille et va jusqu’à 67 % à Paris. Pour Lodgis, spécialiste du meublé de longue durée, au deuxième semestre 2020, l’offre de logements a explosé avec deux fois plus de biens disponibles à deux mois. Tous ces logements trouvent-ils preneurs ?

« A Paris, le marché est tellement tendu en temps normal que les propriétaires trouvent des locataires mais, pour la première fois, ces derniers ont le choix et un peu plus de temps pour répondre », explique Richard Horbette, fondateur de LocService.

Il évoque des délais compris entre quarante et un et cinquante-quatre jours pour relouer un logement en France, même si la situation varie en fonction du contexte local. Mais, dans toutes les villes, que ce soit à Paris ou en région, le stock de logements meublés à louer est tel qu’on peut douter du fait que tous soient loués rapidement.

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En se rendant sur le site d’annonces Seloger, on voit, par exemple, que près de 800 logements meublés sont actuellement disponibles à Lyon, 400 à Bordeaux, 700 à Marseille et plus de 9 000 à Paris. « Ce nombre est beaucoup plus élevé que d’habitude à cette période de l’année et la situation reste difficile pour les propriétaires », reconnaît Alexis Alban, directeur général adjoint de Lodgis.

Des loyers qui se situent encore à un niveau élevé

« Les propriétaires ont dû adapter leur offre dans cet environnement très concurrentiel et il faut faire le dos rond en attendant que la situation revienne à la normale », ajoute Alexis Alban. La première démarche des propriétaires a été de baisser leur loyer, parfois dans des proportions non négligeables. Si le logement est vide, Lodgis a même conseillé aux propriétaires de pratiquer un rabais de 5 à 10 % sur le loyer et, dans ce cas, les logements se louent dans le mois en Ile-de-France.

Mais tous les propriétaires n’ont pas consenti un tel effort et, en moyenne, les loyers des meublés ont diminué de 2,8 %. Rappelons que cette baisse n’est pas représentative de l’ensemble du marché : SeLoger estime que les loyers en France ont augmenté de 3 %. Ainsi, les loyers des logements vides n’ont pas baissé, car ils sont moins nombreux sur le marché et la demande est forte, notamment dans les grandes villes. Certains locataires se rabattent d’ailleurs sur du meublé en désespoir de cause.

Les loyers des logements meublés se situent, pour l’instant, à un niveau relativement élevé en dépit du stock très important. LocService estime qu’un studio à Paris coûte en moyenne 873 euros par mois (contre 885 euros en juin 2020). Globalement, en 2020 sur toute la France, il fallait dépenser en moyenne 637 euros par mois charges comprises pour se loger dans un meublé, et la surface moyenne des logements s’élève à 32,2 m2 contre 55 m2 dans les locations vides. Le loyer moyen au m2 est donc de 19,78 euros, contre 15 euros pour les locations vides. Plus la surface des logements est petite et plus le loyer est cher. Il faut compter 30,30 euros par m2 pour une chambre, 25,32 euros pour un studio et 19,20 euros pour un deux-pièces.

Un quart des locataires cherchent un meublé

En 2020, 21 % de l’ensemble des locataires souhaitent louer un meublé et les studios concentrent à eux seuls 60 % de toutes les recherches. Les étudiants sont en tête et représentent 62 % des demandes. « Ils ont été très nombreux à chercher un logement de mai à septembre avant la fermeture des universités », selon Lodgis. Les grandes villes concentrent 47 % de la demande en France avec Paris, Lyon, Montpellier, Toulouse, Lille ou Nantes qui arrivent en tête.

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Les professionnels en déplacement représentent 39 % des locataires. L’origine de ces derniers a évolué cette année : la moitié d’entre eux étaient français au dernier trimestre 2020 contre 31 % à la même période en 2019. Tout au long de 2020, les bailleurs ont dû gagner en souplesse et réagir plus rapidement car les demandes se font un peu au dernier moment en fonction des confinements, des restrictions de déplacement… L’année 2021 va sans doute se poursuivre sur cette lancée. Si les propriétaires continuent à avoir du mal à louer, les loyers pourraient baisser de façon plus significative. Une bonne nouvelle pour les locataires, moins pour les propriétaires.

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