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Journée noire pour les marchés. Les indices boursiers mondiaux se sont enfoncés dans le rouge ce lundi, alors que l’épidémie de coronavirus continue de s’étendre dans le monde. Pour autant, Marc Fiorentino, cofondateur de MeilleurPlacement et chroniqueur à Challenges, estime que la crise boursière est devenue un “krach” . Il livre ses conseils pour ne pas paniquer et protéger son épargne.
Challenges – Peut-on parler de “krach boursier” ?
Marc Fiorentino – Oui. Nous étions tout d’abord dans une correction. Soit 10% de baisse. En effaçant en moins de trois semaines toute la hausse de 2019 et de 2020, nous avons subi un krach boursier. La panique à l’ouverture des marchés lundi avec une baisse de 10% sur le CAC 40 est le signe clair d’un krach.
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Bon, alors, on achète au son du virus ?
Il faut commencer à le faire maintenant oui. Les investisseurs ont capitulé. Ils ont liquidé une partie de leurs portefeuilles. On est passé d’une anticipation d’un trimestre perdu à une anticipation d’une année gâchée, d’une année blanche en termes de croissance. Après des mois d’optimisme béat, c’est un retour à la réalité salutaire. Et comme le consensus a toujours tort, je vous rappelle qu’il était très positif au début de l’année, on peut commencer à profiter des ” soldes ” boursières. Sans se précipiter. En ” scale down “, un terme technique qui veut dire qu’on commence à acheter une action ou un indice, en petite quantité, et qu’on augmente graduellement sa position au fur et à mesure de la baisse. Et comme ” bien des derniers seront les premiers “, j’ai tendance à privilégier les valeurs qui ont été le plus massacrée dans la baisse.
Il s’agit de la pire crise boursière depuis 2008, la situation est-elle similaire ?
Non. Absolument pas. Nous sommes dans des situations très différentes. Il n’y a pas aujourd’hui de crise financière. Nous sommes dans la réaction à un choc exogène totalement imprévisible, ce qu’on appelle un black swan, un cygne noir. Mais attention, l’épidémie n’est pas l’unique cause de la chute des marchés. L’épidémie a joué le rôle de catalyseur, de wake up call. Cela fait des mois que les investisseurs ont opté pour un optimisme béat, et ont voulu ignorer toutes les mauvaises nouvelles géopolitiques et économiques. Bien avant l’épidémie, la croissance mondiale était en ralentissement. En dehors des Etats-Unis, dernière locomotive de la croissance, la situation était déjà préoccupante. En Chine ou en Europe par exemple. D’autre part, 2020 est l’année des élections américaines, autre facteur d’incertitude.
Les banques centrales ont-elles encore des munitions pour soutenir l’économie, alors que les taux sont déjà largement négatifs ?
Oui et non. Les banques centrales arrivent au bout de leur action. Il reste un peu de marge de manœuvre pour la banque centrale américaine qui devrait baisser ses taux encore plusieurs fois pour les descendre à zéro.. Mais comme le répète la nouvelle patronne de la Banque centrale européenne (BCE) [Christine Lagarde, NDLR], l’économie mondiale ne répond plus aux baisses des taux ou aux injections massives de liquidités. Les banques centrales ont surtout contribué à faciliter la formation de bulles sur les marchés financiers et sur l’immobilier. Elles vont continuer à maintenir des taux bas ou négatifs, elles vont même, peut-être de façon concertée, baisser encore les taux en réaction à l’épidémie mais elles vont surtout mettre la pression sur les gouvernements, et en particulier, le gouvernement allemand pour qu’ils fassent de la “relance budgétaire”. La France, elle, n’a pas attendu l’appel de la BCE : nous faisons déjà de la relance alors que nous avons un des déficits et une des dettes le plus élevés d’Europe. En bon cancre.
Nous allons assister à une surenchère de programmes de relances budgétaires. Et nous allons reparler ” d’helicopter money ” : les gouvernements vont donner directement de l’argent aux acteurs économiques touchés par l’épidémie.
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Quelle stratégie placement adopter, faut-il faire des arbitrages d’urgence ?
Cela fait plusieurs mois que nous appelons à la prudence. Les vieux adages boursiers ne doivent jamais être oubliés et j’affectionne particulièrement celui-ci : “les arbres ne montent pas au ciel”. Le fonds en euros était très critiqué et les compagnies d’assurance poussaient les investisseurs à prendre plus de risques dans les contrats d’assurance-vie alors que les Bourses flirtaient avec des records historiques. C’est une erreur. Les fonds en euros, uniquement ceux qui sont distribués sans frais d’entrée ou frais sur versement, continuent à “faire le job”.
Et les épargnants, surtout ceux qui souffrent d’une fiscalité lourde sur le revenu, ont le produit parfait pour économiser pour leur retraite et défiscaliser : le nouveau Plan d’Epargne Retraite (PER). Il faut l’utiliser… A chacun son PER. La chute de la Bourse ne nous fait donc pas dévier de nos convictions : il faut une gestion de l’épargne et du patrimoine qui correspond à votre profil, de risque notamment, et pas à l’agitation du moment. Prudence, donc, mais commencez à instiller une petite dose de risque dans votre portefeuille.
Est-il malin et encore temps d’acheter de l’or, considéré comme une valeur refuge?
L’or avait un inconvénient majeur. Il n’avait aucun rendement. A une époque où les taux d’intérêt étaient élevés, c’était un inconvénient éliminatoire. Aujourd’hui, avec des taux bas ou négatifs, ce n’est plus un problème. L’or est un anxiolytique financier. S’il vous aide à mieux dormir la nuit, n’hésitez pas à en mettre une petite dose dans votre portefeuille. Mais aux cours actuels, il est déjà bien valorisé.
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