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Publié le 25 avr. 2022 à 19:08
Le logement aura été le grand absent de cette campagne présidentielle. Ni Emmanuel Macron ni Marine Le Pen n’en ont dit un mot lors du débat de l’entre deux tours. Alors même que la flambée des prix pèse sur le pouvoir d’achat des ménages. Le futur locataire de l’Elysée prendra-t-il enfin le sujet à bras-le-corps ? Les promoteurs, eux, tentent déjà d’explorer de nouvelles pistes pour réduire le coût de production et donc le prix des logements neufs.
Des initiatives se mettent en place, pour l’heure à petite échelle. Depuis quelques années déjà, Bouygues Immobilier a opté pour des escaliers et des salles de bains produits en série. Cela lui permet de garantir des commandes à ses fournisseurs et de négocier de meilleurs tarifs. Il en profite pour exiger de leur part l’utilisation de matériaux décarbonés.
Nouveau segment de marché
Eiffage immobilier a été un cran plus loin. En avril 2021, il a lancé une structure spécifique, Eiffage Immobilier solutions industrialisées, qui s’appuie sur le savoir-faire de trois usines d’Eiffage construction. La première, HVA Concept, créée en 2008, fabrique des modules de salles de bains. La deuxième, Savare, achetée en 2018 réalise des planchers, charpentes et murs à ossature bois. La troisième, B3 Ecodesign, acquise en 2019, récupère des conteneurs maritimes en fin de vie afin de les transformer en logements.
« La création de cette structure dédiée nous a permis d’attaquer un nouveau segment de marché : les maisons et les immeubles de petite taille, soit en modulaire (avec des conteneurs) soit en bois », explique son directeur, Thomas Doyon.
Quatre opérations ont été lancées. La plus avancée se situe à Claye-Souilly, en Seine-et-Marne. Le premier module d’un programme de vingt logements sociaux mené avec Trois Moulins Habitat devrait être posé en septembre.
Réduire les nuisances
« Nous espérons livrer en 8 à 10 mois, au lieu de 15 à 18 mois dans le cadre d’une construction traditionnelle », précise le dirigeant. Outre des délais de livraison réduits, l’industrialisation de la production permet de réduire les nuisances pour les riverains – bruit, poussière… – puisque l’essentiel du travail se fait en usine.
Eiffage Immobilier vise 250 promesses de ventes signées cette année pour des logements produits grâce à ses solutions industrialisées. En 2025, ce sera 500. Un démarrage modeste. Mais « nous allons monter en puissance », assure Thomas Doyon. Le promoteur teste ses solutions en deuxième et troisième couronnes franciliennes. Le développement en régions sera l’étape suivante.
Au fur et à mesure, l’utilisation de ces procédés de fabrication devrait permettre de réduire les frais. « Plus vous avez de volumes industrialisés, plus vous amortissez vos outils de production et plus vous baissez vos coûts », avance-t-il. Un argument de poids alors que tout concourt à la hausse des prix de vente de l’immobilier neuf. Entre cherté des terrains, hausse des tarifs des matériaux de construction , et impact de la nouvelle réglementation environnementale RE 2020 .
Equilibre économique incertain
Nexity réalise quelques résidences en bois avec des panneaux préfabriqués. Mais pour une production industrialisée à plus grande échelle, le premier promoteur français n’a pas encore trouvé le bon modèle. Véronique Bédague, sa directrice générale, indique avoir observé avec intérêt l’expérience de Katerra aux Etats-Unis . Cette start-up misait sur l’industrialisation pour révolutionner la construction. Elle a finalement mis la clef sous la porte après avoir englouti deux milliards de dollars.
« L’équilibre économique de la production hors site est compliqué à trouver. Il faut produire suffisamment pour atteindre un effet d’échelle, que l’activité soit stable pour que l’usine tourne en continu, pouvoir livrer à proximité du site de production pour éviter de longs trajets en camion… », énumère-t-elle.
L’industrialisation, solution à la pénurie de main-d’oeuvre
Et le préfabriqué n’est pas adapté partout. Impossible d’aller livrer des façades en plein coeur de villes. En outre, il est complexe d’arriver avec des formats standardisés lorsqu’il faut s’insérer dans un paysage contraint. « On continue à regarder », indique-t-elle quand même, consciente de l’opportunité. « Notre sujet, c’est de livrer des logements bas carbone à prix abordable », souligne-t-elle.
« La production industrielle, c’est l’avenir », estime, de son côté, le président du directoire de Geoxia, Olivier Bersihand. Cette entreprise construit, depuis 1946, les maisons bon marché Phénix dont la production des ossatures métalliques et panneaux en béton fibré et bois se fait dans ses trois usines.
« L’un des éléments qui pousse vers l’industrialisation, c’est la difficulté à trouver de la main-d’oeuvre et la pénibilité du travail dans le bâtiment, note le dirigeant. Au sein d’une usine, le travail reste difficile, mais les employés sont au chaud et nous avons oeuvré à faire en sorte que l’effort physique à fournir soit plus faible ». L’industrialisation, met-il en avant, permet aussi de collecter et de trier plus facilement les déchets, concentrés pour l’essentiel sur les sites industriels, ce qui est moins nocif pour l’environnement, tout en étant là encore moins coûteux.
Des produits trop standardisés ?
La production industrialisée nuit-elle à une certaine créativité ? Les maisons construites via ce procédé « restent assez standardisées », admet le président du directoire de Geoxia, Olivier Bersihand. C’est pourquoi l’entreprise qui construit les maisons Phénix propose à ses clients d’autres gammes de maisons, réalisées en parpaing et offrant davantage d’options. « Ce n’est pas parce qu’on industrialise qu’on ne va pas faire quelque chose de beau. Et avoir des structures à peu près identiques n’empêche pas que sur les façades, on apporte une écriture architecturale intéressante et recherchée », souligne, de son côté, le directeur d’Eiffage Immobilier solutions industrialisées, Thomas Doyon. Il cite, pour exemple, la plus haute tour résidentielle en bois de France, Hypérion, livrée par Eiffage et Woodeum à Bordeaux mi-2021. En partie préfabriquée, elle a été dessinée par l’architecte Jean-Paul Viguier.
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