Le prêt étudiant en 6 questions clés

Le prêt étudiant en 6 questions clés

Face à une augmentation continue du coût de la vie étudiante , certains jeunes vont prochainement décider de souscrire un crédit afin de financer leurs années de formation. Ce qu’il faut savoir pour emprunter dans les meilleures conditions.

1 Combien peut-on emprunter et à quel âge ?

Le montant de ces prêts varie, selon les réseaux, entre 35.000 et 120.000 euros. Une fois l’enveloppe globale acceptée par la banque, des déblocages fractionnés (par mois, trimestre, semestre ou année) de cette somme sont possibles. « C’est même préférable car c’est moins coûteux en intérêts qu’un décaissement de la somme en une seule fois », souligne Solène Le Her, chef produit crédits à la consommation, spécialisée dans les prêts étudiants à la Société Générale. Ce financement est accessible aux étudiants et aux apprentis entre 18 et 28 ans.

« Néanmoins, quelques enseignes ouvrent ce prêt aux jeunes de 16 ans qui entament des études supérieures avec un ou deux ans d’avance par rapport à une scolarité ‘normale’ », signale Maxime Chipoy, président du site MoneyVox. « Dans ce cas, le prêt est souscrit par les parents », précise Fabien Descraque, responsable de l’offre banque au quotidien à la Caisse d’Epargne Ile-de-France qui propose ce prêt aux étudiants mineurs.

A l’opposé, d’autres établissements (La Banque Postale, BNP Paribas, CIC, Crédit Mutuel, Société Générale) accordent ces prêts aux 28 ans et plus. Cela permet de financer « ceux qui souhaitent suivre une formation dans le cadre par exemple d’une reconversion professionnelle », indique Monique Kretz, chargée du segment jeunes dans l’équipe du marché des particuliers au Crédit Mutuel Alliance Fédérale.

2 Les taux pratiqués sont-ils élevés ?

Contrairement aux autres crédits (consommation, immobilier) dont les taux sont régulièrement révisés pour « coller » au coût de l’argent sur les marchés financiers, ceux des prêts étudiants n’ont pas augmenté depuis un an. L’offre actuelle évolue dans un mouchoir de poche avec des taux compris entre 0,8 % et 1,5 %. Pour des établissements ayant noué des partenariats avec des grandes écoles, des taux préférentiels (0,7 % ou 0,5 %) sont parfois proposés.

Ces prêts à taux fixe sont les moins chers du marché. Pour les établissements prêteurs, il s’agit d’un produit d’appel pour séduire de jeunes clients qui ne roulent pas sur l’or. D’ailleurs, les banques ne facturent pas de frais de dossier.

3 Depuis le Covid-19, est-il plus difficile d’obtenir un crédit ?

Non, il semblerait que la crise sanitaire n’ait pas rendu plus difficile l’accès au prêt étudiant, au contraire. Comme chaque année à cette période d’admission aux formations, le besoin de financement des étudiants et des apprentis se précise et beaucoup ont besoin de fonds pour préparer leur rentrée prochaine. A la suite de la période du confinement, certaines banques ont exceptionnellement mis à la disposition des étudiants des « petits » prêts annexes.

4 Quelles sont les dépenses financées par ce prêt ?

Ce crédit permet de financer non seulement les frais de scolarité mais aussi toutes les autres dépenses annexes liées à la vie estudiantine (logement, frais de transport, ordinateur, séjour à l’étranger). Ce prêt étant « non affecté », il n’y a aucune dépense à justifier à la banque. Cette dernière sera vigilante « sur la cohérence entre le montant sollicité et le niveau et la durée de la formation », précise Nicolas Balerna, directeur du marché des particuliers Caisse d’Epargne.

5 Sur quelle durée peut-on emprunter ?

D’une durée totale comprise entre 10 et 12 ans, ce prêt offre une mécanique particulière adaptée à une personne n’ayant pas encore de revenus. Ce crédit s’articule en deux phases distinctes. La première est celle dite de « différé ou de franchise ». Durant cette période d’une durée maximale de 4 à 5 ans (soit le temps d’une formation standard), le jeune ne rembourse presque rien. Il peut choisir entre commencer à payer les intérêts et l’assurance facultative (franchise partielle) ou payer uniquement l’assurance facultative (franchise totale). « La première solution est la plus utilisée », indique Julie Selas, responsable marketing crédits chez LCL.

Une fois les études achevées plus quelques mois pour décrocher un premier emploi, c’est la deuxième phase du crédit qui s’enclenche. Cette période d’amortissement n’excède pas 4 à 5 ans selon les établissements. La deuxième phase « coïncide souvent avec son entrée dans la vie active», signale Monique Kretz. Comme tout crédit non affecté, le prêt étudiant est remboursable à tout moment par anticipation (totale ou partielle) sans frais.

A la suite du Covid-19, les banques ont exceptionnellement assoupli les règles de remboursement des prêts des diplômés de 2020.

6 Comment garantir ce prêt lorsque le titulaire perçoit peu ou pas de revenus ?

Faute de ressources régulières, le souscripteur d’un tel crédit aura toujours besoin de présenter à la banque son dossier avec une « caution » solide. Il s’agit de désigner une personne capable d’assumer les remboursements du prêt si le jeune venait à défaillir. Ce rôle est souvent endossé par les parents, mais le soutien d’un proche ou d’une personne hors du cercle familial est accepté par le prêteur. Avant de donner sa réponse, la banque analysera le dossier, et notamment la situation financière et la solvabilité de la « caution ».

Depuis 2014, bpifrance dispose d’un fonds qui aide les étudiants n’ayant pas de caution. Ce coup de pouce de l’Etat n’est accessible qu’à certaines conditions. D’abord, le montant du prêt ne doit pas excéder 15.000 euros avec une garantie de bpifrance limitée à 70 % de la somme empruntée. Ensuite, ce dispositif n’est accessible qu’aux étudiants français âgés de moins de 28 ans. Enfin, seules cinq enseignes bancaires ont signé à ce jour une convention avec bpifrance à savoir : les Banques Populaires, la Caisse d’Epargne, le Crédit Mutuel, le CIC et la Société Générale. Chaque année, une enveloppe est allouée par bpifrance à chacun de ces réseaux. « Elle est vite épuisée, généralement en quelques semaines », reconnaît un banquier. Cette année, les enveloppes sont plus généreuses. « Notre quota a été multiplié par deux », indique Thomas Vassel, directeur du marché des particuliers Banque Populaire. « Le recours à cette garantie nécessite le paiement par l’emprunteur d’une commission facturée entre 0,90 % et 3,30 % selon la durée du crédit », souligne Solène Le Her. A la suite de la crise sanitaire, la Caisse d’Epargne Ile-de-France a décidé, début juin, de prendre en charge cette dépense pour les étudiants qui opteront pour cette solution dans les mois qui viennent.

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La version crowdfunding

Créée en 2016, la plateforme StudyLink permet d’obtenir un prêt étudiant via le système du financement participatif. « Beaucoup de prêteurs sont souvent d’anciens diplômés des écoles (ESTP, ESME Sudria…). Ils prêtent par solidarité et parfois même sans intérêt », commente Jeremy Ruet, cofondateur de StudyLink. Au moment de constituer son dossier, « le jeune fixe un taux maximum qu’il ne souhaite pas dépasser qui va de 0 à 5 %. Actuellement, les taux des crédits octroyés sur la plateforme tournent entre 0,8 et 0,9 %. Une caution n’est pas demandée ». Les sommes empruntées vont de 1.000 à 30.000 euros pour une durée maximale de 7 ans (différé de remboursement inclus). Le site facture à l’étudiant une commission égale à 3 % du montant emprunté.

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