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L’or, toujours une valeur refuge ?


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L’or, valeur refuge par excellence , aurait-il perdu ses vertus protectrices ? Alors que ses cours affichaient une très belle progression, il a brusquement marqué une forte volatilité au moment où les Bourses mondiales étaient toujours en pleine déconfiture . « En un an glissant, entre le 18 mars 2010 et le 16 mars 2020, l’once a gagné 14 % en dollars et 16 % en euros », souligne François de Lassus, directeur de la communication de CPoR Devises. Le 24 février, on atteignait le pic de 1.671,65 dollars. Une réaction somme toute logique « au moment où les Bourses étaient fortement à la baisse à l’annonce du confinement dans les grandes villes et régions italiennes et où on constatait une baisse de l’euro par rapport au dollar », explique François de Lassus.

Mais cette progression a été interrompue pour laisser la place à une volatilité qui a étonné plus d’un épargnant. Le 2 mars, le cours de l’once repassait juste en dessous des 1.600 dollars pour franchir à nouveau cette barre à la hausse le 9 mars à 1.672,50 dollars… Et retomber le 16 mars à 1.487,70 dollars…

Appels de marge

Une évolution erratique que François de Lassus attribue à des appels de marge. Un terme familier des boursiers. En résumé, après chaque jour de Bourse, lorsque le risque de perte estimé sur une position excède le capital disponible sur le compte de l’investisseur, son intermédiaire financier procède à cet appel de marge. Faute de verser les fonds nécessaires, les titres seront liquidés le lendemain. En d’autres termes, l’investisseur sera contraint de prendre ses pertes.

Il va sans dire que ces derniers temps, les appels de marge sont multipliés, obligeant les opérateurs à liquider rapidement d’autres actifs pour couvrir leurs positions. « Et quoi de plus liquide que l’or ? martèle François de Lassus. Cette très grande liquidité est aussi la caractéristique d’une valeur refuge ». Des appels de marge, c’est une interprétation à laquelle se range également Alexandre Baradez, responsable analyse marchés chez IG France… Du moins pour la première phase de baisse. Car pour celle constatée depuis le 9 mars, il avance d’autres explications.

Tensions sur les taux

« Les dernières opérations de la Fed n’ont pas écrasé les taux, constate Alexandre Baradez. Il y aura tellement d’emprunts d’Etat, l’offre sera tellement abondante, que les rendements vont forcément se tendre », affirme-t-il. Malgré les injections massives de dollars, les taux remontent. « Le rendement de l’emprunt américain à dix ans était au plus bas le 9 mars à – 0,318 %. Depuis, il n’a cessé de progresser », observe-t-il. Et le cours de l’or est inversement corrélé à celui des taux d’intérêt.

Comme le métal jaune ne rapporte rien, il est très recherché lorsque les autres actifs, notamment les emprunts d’Etat, ont un rendement à l’étiage. Si le rendement obligataire est négatif, autant acheter de l’or. Inversement, il se trouve en situation concurrentielle défavorable lorsque les taux remontent. Les récentes baisses du métal jaune pourraient donc être attribuées à des arbitrages en faveur de l’obligataire.

Mais pour François de Lassus, à moyen terme, les taux doivent rester bas, ce qui place toujours l’or dans une configuration favorable.

Par ailleurs, les indicateurs de l’analyse technique restent au vert. « Tant que l’or ne franchit pas à la baisse la barre des 1.380 dollars, il ne devrait pas avoir d’inversion de tendance à moyen terme, estime Alexandre Baradez. Je n’enterre pas le rallye haussier ». D’ailleurs, l’or remontait le 17 mars à 1.527 dollars l’once.


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