Christophe Cuvillier, président du directoire d’Unibail-Rodamco-Westfield. Ici, le 16 octobre 2013.

bataille d’influence avant une AG cruciale

Christophe Cuvillier, président du directoire d’Unibail-Rodamco-Westfield. Ici, le 16 octobre 2013.

Mardi 10 novembre, les 2 500 actionnaires de la société foncière Unibail-Rodamco-Westfield (URW), numéro un mondial des centres commerciaux, cotée à Paris et Amsterdam, doivent, en assemblée générale faire un choix crucial entre deux stratégies (voir Le Monde des 25 et 26 octobre). Le président du directoire, Christophe Cuvillier, sollicite, dans le cadre de son plan baptisé Reset, l’autorisation de procéder à une méga augmentation de capital de 3,5 milliards d’euros (pour une capitalisation boursière autour de 4,8 milliards d’euros actuellement) afin de désendetter l’entreprise. « Plus que jamais, avec la deuxième vague du Covid, le renforcement des fonds propres devient nécessaire et urgent », justifie-t-il.

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Face à lui, l’ancien PDG d’Unibail entre 1992 et 2006, Léon Bressler, fondateur et gestionnaire du fonds d’investissement Aermont Capital, avec ses soutiens, Xavier Niel (actionnaire à titre personnel du groupe Le Monde) et sa holding personnelle, et la catalane Susana Gallardo [riche héritière espagnole et épouse de Manuel Valls], s’opposent à cette augmentation de capital et réclament trois sièges au conseil de surveillance. Les opposants veulent qu’URW prenne plutôt le temps de vendre le patrimoine des centres commerciaux américains Westfield dont l’acquisition, en décembre 2017, fut, à leurs yeux, « une opération désastreuse ».

C’est à une véritable campagne électorale que les actionnaires auront donc assisté, avec ses jeux d’influence, ses slogans ravageurs et ses coups tordus. Le tout alimenté sur les réseaux sociaux. Les deux camps ont chacun mobilisé une prestigieuse agence pour cela, DGM Conseil, fondée par Michel Calzaroni, pour M. Bressler, et Image 7 d’Anne Méaux, pour URW.

C’est à une véritable campagne électorale que les actionnaires auront donc assisté, avec ses jeux d’influence, ses slogans ravageurs et ses coups tordus

Christophe Cuvillier et son conseil de surveillance avaient tout à redouter d’une offensive menée par Léon Bressler, faiseur d’Unibail en son temps, soutenu par son successeur Guillaume Poitrinal qui sait, lui, se montrer très efficace sur Twitter pour maîtriser l’information, démentir les rumeurs…

Fort de son carnet d’adresses mondial, M. Bressler a convaincu plusieurs investisseurs, dont le français Amiral Gestion et, surtout, le géant américain CalPERS (California Public Employees Retirement System, 300 milliards de dollars, soit 252 milliards d’euros, d’actifs pour assurer la retraite des fonctionnaires californiens), et son homologue de Floride, SBA of Florida, de le suivre. « Mais leur participation dans Unibail est très marginale », contre-attaque M. Cuvillier qui, de son côté, se prévaut de la recommandation de quatre organismes de conseil d’actionnaires, ces acteurs du marché qui, depuis dix ans, ont acquis un pouvoir d’influence certain.

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