Dans Paris délaissé, les loyers des meublés en perte de vitesse


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Dans Paris délaissé, les loyers des meublés en perte de vitesse 1

© D.R.

Touristes absents, étudiants chez leurs parents, cadres au vert : sous l’effet de la crise liée au coronavirus, les loyers des meublés à Paris commencent à montrer des signes de fléchissement, du jamais vu dans la capitale.

Sur un an, le prix des locations meublées a enregistré fin février une baisse de 1,1 % à Paris et le nombre d’annonces a triplé, avec une hausse de 204,8 %, selon des données communiquées par le site SeLoger.com à l’AFP.

« Quand, sur un parc de 500 000 logements, vous avez 20 % du parc (celui des meublés, NDLR) qui se retrouve sur un segment économique chahuté et qui prend une décision de réorientation, ce n’est pas anodin », explique à l’AFP Jean-Marc Torrollion, président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Selon lui, « il y a de premiers ajustements de loyers qui se font sur les petits logements », mais pour l’instant il est trop tôt pour les chiffrer.

À Paris, 500 000 logements font partie du secteur locatif privé dont 110 000 en meublés, la part de ce segment ayant considérablement augmenté pour passer de 14 % en 2006 à 22 % en 2017, selon des données de la Fnaim.

Un « marché déséquilibré »

Cette croissance a été poussée par l’éclosion des locations de meublés touristiques, mais aussi par le choix de nombreux cadres de louer un pied-à-terre parisien pour laisser leur famille à la campagne.

Désormais, « la sélection naturelle s’opère entre la qualité des biens et certains (propriétaires, NDLR) sont en train de corriger des effets excessifs d’un marché manifestement déséquilibré », ajoute Jean-Marc Torrollion.

Chez Imodirect, près de la moitié des meublés était louée avant la crise comme pied-à-terre à des cadres, selon Arnaud Hacquart, le président de cette agence spécialisée dans la gestion locative. « Aujourd’hui, si on met le bien au loyer plafonné, on ne loue plus », explique-t-il.

Pour les meublés à Paris, un dispositif d’encadrement des loyers prévoit un loyer de référence et un loyer majoré en fonction de différentes prestations (cave, vue, terrasse…)

En janvier, Arnaud Hacquart a envoyé une lettre à ses propriétaires parisiens pour les mettre en garde sur l’inversion des courbes de l’offre et de la demande à Paris, les inviter à « opérer une baisse significative du montant du loyer proposé ». « Il y a un an, au bout d’une demi-journée on était obligés de retirer l’annonce » devant l’afflux de demandes, « maintenant si on ne baisse pas le prix on n’a pas de demande ». Selon lui, « c’est inédit ».

Un « investissement plutôt sûr » 

Aujourd’hui, « les locataires ont le choix, ils prennent leur temps, ils analysent, disent “il y a une vue sur un cimetière, je ne prends pas”, ce sont des choses qu’on n’entendait pas avant », ajoute-t-il.

Certains propriétaires doivent consentir jusqu’à 20 % de baisse s’ils ne veulent pas garder leur bien sur les bras, alors que les crédits et les charges continuent à courir.

C’est le cas pour ce propriétaire d’un 47 m2 dans le 17e arrondissement de Paris loué jusqu’en octobre 1 700 € et passé en janvier à 1 400 €.

« C’était un investissement plutôt sûr. Je n’avais pas imaginé il y a quelques années me retrouver dans cette situation à Paris », explique-t-il à l’AFP sous couvert d’anonymat.

Chez Book-A-Flat, en un an l’offre d’appartements meublés a augmenté de 60 % et est « supérieure à la demande, du jamais vu » à Paris, expliquait mi-mars Stanislas Couteaux, cofondateur de cette agence spécialisée dans la location de biens haut de gamme.

Et certains propriétaires « qui se sont endettés, attirés par la rentabilité » des locations touristiques, « soit reviennent sur le marché classique, soit mettent en vente », commente-t-il précisant que sur quelque 3 000 biens gérés par son agence, une centaine sont des meublés touristiques revenus sur le marché de la longue durée.

Sur les deux premiers mois de l’année, les loyers des meublés qu’elle gère ont baissé de 7 %, ajoute-t-il.

Le phénomène d’érosion des loyers ne touche cependant pas les biens loués vides, car, selon les professionnels, entre confinement et télétravail, les locataires ont besoin de se sentir chez eux, avec leurs propres meubles et leur décoration.


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