Reprise de la construction : d’autres défis restent à venir (FPI)

Reprise de la construction : d’autres défis restent à venir (FPI)

Reprise de la construction : d’autres défis restent à venir (FPI) 1

Alexandra François-Cuxac
© Bernard Lachaud

Après plusieurs semaines d’arrêt, la FPI constate chez ses adhérents une reprise de la quasi-totalité des chantiers avec un niveau d’activité pénalisé par les mesures sanitaires, mais qui croît à mesure que reflue l’épidémie. La construction privée, représentant 30 % du chiffre d’affaires du bâtiment, est donc le segment de marché qui a repris le plus rapidement et le plus complètement.

La question du partage des surcoûts s’est largement résolue d’elle-même, par le dialogue au cas par cas, chantier par chantier, contrat par contrat. Les promoteurs assument leurs propres surcoûts, jusqu’à 7 à 8 % du prix de revient d’une opération (agios, missions de référent Covid, dédommagements de clients etc.) ; et ils ont également très souvent partagé ceux de la construction : coût des masques et des désinfections, extension et nettoyage des bases vie, etc. pour un coût moyen de l’ordre de 5 à 10 k€/mois/chantier, rapporte la FPI.

La FPI a participé en régions à la préparation des chartes sur la reprise des chantiers, mais elle n’a pas souhaité les signer, convaincue de la nécessité de laisser les contractants trouver leurs propres équilibres. À cet égard, la Fédération en appelle au gouvernement pour que les annonces attendues sur les surcoûts ne viennent pas fausser l’équilibre des contrats privés.

« Quand chacun joue la survie de son entreprise, des solutions émergent. Le dialogue entre entrepreneurs responsables et pragmatiques a permis la relance des chantiers privés, dans des conditions de sécurité optimales pour les salariés. Mais attention aux effets d’optique : les défis les plus difficiles de la reprise sont ailleurs », prévient Alexandra François-Cuxac, présidente de la FPI France.

Pour les chantiers en cours, le défi est désormais de rattraper le retard de livraison, qui pénalise les acquéreurs actuels et les ventes à venir. Selon la FPI, il appartient d’abord aux professionnels de trouver des solutions pour rattraper ce retard, mais les chantiers n’accéléreront pas sans le soutien de l’État, qui doit continuer d’adapter les exigences sanitaires à la réalité du terrain et notamment, fixer la fin de validité des mesures exceptionnelles en fonction de l’évolution de l’épidémie. « La relance ne se fera pas non plus sans l’accord des collectivités locales qui, de facto, peuvent décider de la reprise ou de l’arrêt des chantiers. »

Pour les chantiers futurs et la reprise à moyen terme, le vrai sujet est celui des permis de construire délivrés par les communes, poursuit la Fédération. Or, dans beaucoup de métropoles, se conjuguent les effets du confinement, des élections municipales et des doutes sur la ville post-épidémie, pour ralentir très fortement la délivrance des PC.

« Les promoteurs enregistrent une très forte baisse des mises en vente, faute de projets. En Ile-de-France, les mises en vente du T1 2020 ne représentent par exemple qu’un quart de celles du T1 2019. Si la reprise de la construction est aujourd’hui ralentie par les surcoûts de chantier, elle pourrait être anéantie demain par un excès de contraintes sur l’offre. Les projets risquent de nous faire encore plus défaut que les clients : il faut donc un plan de relance de l’offre autant que de la demande », demande Alexandra François-Cuxac.


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