Des fraudes au logement social peu nombreuses, mais de plus en plus choquantes

Des fraudes au logement social peu nombreuses, mais de plus en plus choquantes

Des fraudes au logement social peu nombreuses, mais de plus en plus choquantes 1

Dans un contexte de pénurie et de cherté, être locataire d’un logement social à Paris est un indéniable privilège dont une poignée d’occupants abusent en tentant de monnayer la sous-location de tout ou partie de leur appartement. En 2020, les bailleurs sociaux franciliens n’ont attribué que 55 000 logements, soit 25 % de moins qu’en 2019, alors que la liste des demandeurs ne cesse, elle, de s’allonger, aggravant le phénomène.

Olivia (prénom d’emprunt), une jeune comédienne et animatrice arrivée à Paris en septembre 2020, devait de toute urgence trouver un toit. Sur le site Roomlala, elle a déniché une annonce libellée sans complexe : « Chambre de jeune fille à louer » ! C’est un homme d’une cinquantaine d’années qui l’accueille et lui propose une petite chambre d’enfant, avec lits superposés et jouets, « mais pas même une armoire pour ranger [s]es affaires », raconte-t-elle. « Il ne voulait pas que je m’enferme dans ma chambre, me sollicitait beaucoup pour parler, se promenait en slip dans l’appartement quand j’étais là… Je me suis inventé un petit ami pour qu’il garde ses distances, mais je redoutais qu’il me mette à la rue comme il l’avait fait avec deux précédentes locataires, dont une jeune Russe sans papiers, qu’il a fait déguerpir parce qu’elle avait entamé une de ses tablettes de chocolat… »

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Aujourd’hui qu’elle a trouvé refuge dans un foyer de jeunes travailleurs, Olivia a découvert que non seulement cet homme, un cadre travaillant dans une banque, était locataire d’un logement social de l’office HLM Paris Habitat, donc que toute sous-location est interdite, mais aussi que le loyer de 400 euros par mois qu’il lui réclamait représentait près de la moitié de sa quittance.

L’organisme HLM, prévenu en décembre 2020, a déjà réuni les preuves et lancé une procédure de résiliation du bail : « Nous ne tolérons pas la moindre sous-location. Sur un parc de 120 000 logements, nous n’avons qu’une quarantaine de procédures en cours », rassure néanmoins Stéphane Dauphin, directeur général de Paris Habitat.

« Pas de bail », « pas d’allocation logement »

« J’ai dénoncé la situation, car je ne veux pas que d’autres jeunes femmes, notamment étrangères, donc plus vulnérables que moi, tombent dans le piège », confie Olivia, encore traumatisée par cette expérience et se disant « persuadée que ce phénomène de sous-locations non déclarées, donc illégales, est répandu ».

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