« Mis à part l’épargne et les héritages, l’évolution financière d’un patrimoine privé est la conséquence de celle des marchés »

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« La concentration des patrimoines repose sur l’évaluation financière d’un ensemble disparate d’éléments. Leur valeur dépend du marché dans lequel chaque bien peut faire l’objet d’un échange. »
« La concentration des patrimoines repose sur l’évaluation financière d’un ensemble disparate d’éléments. Leur valeur dépend du marché dans lequel chaque bien peut faire l’objet d’un échange. » Frédéric Soreau / Photononstop

Tribune. Pour l’économiste Thomas Piketty, le démographe Hervé Le Bras et d’autres, l’inégalité des richesses causerait des conflits sociaux, tandis que l’égalité serait source de croissance. L’actualité ne leur donne pas raison : la France est traversée par de nombreux mouvements sociaux, parfois violents, alors que la redistribution des richesses y est plus forte et la croissance plus faible que dans de nombreux pays plus inégalitaires.

Leur argumentation est fondée sur des modèles qui utilisent la notion statistique de concentration. Cette dernière a été imaginée par le statisticien Corrado Gini (1884-1965) entre les deux guerres pour analyser la répartition d’une grandeur statistique dans une population donnée. Dans les banques par exemple, les 20 % plus gros clients représentent 80 % des dépôts, d’où le nom de la règle des « 80-20 » ou règle de Pareto.

Dans ces modèles, la concentration sert à comparer le patrimoine de la fraction la plus pauvre de la population à celui de la plus riche. Si, par exemple, les 10 % plus riches possèdent 100 % des richesses, les 90 % autres en possèdent 0 % : la concentration est très forte. Inversement, si les richesses sont uniformément distribuées, la concentration est nulle.

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Le calcul est fondé sur des choix a priori souvent implicites et rarement discutés. On peut comparer la richesse du premier décile (les 10 % les plus pauvres) à celle du dernier (les 10 % les plus riches), ou des centiles (1 %), des millimes (0,1 %), des dix-millimes (0,01 %), etc. Pour un même ensemble de données, plus le pourcentage est faible, plus la mesure de la concentration est grande : sauf en cas d’équirépartition, le rapport des centiles est bien plus élevé que celui des déciles.

Ni un enrichissement, ni une perte

Il existe des coefficients mesurant plus précisément cette concentration et tenant compte de l’ensemble des données. Le plus connu est le coefficient de Gini, qui varie de 0 (répartition égale de toutes les richesses) à 1 (un seul propriétaire de toutes les richesses), mais il ne règle pas toutes les difficultés précédentes : deux coefficients peuvent être égaux alors que les concentrations sont nettement différentes, et le coefficient diminue si on ajoute une constante à toutes les richesses. C’est bien gênant pour en interpréter correctement la valeur.

D’autres questions se posent sur la nature des richesses considérées. Philippe Madinier et Jean-Jacques Malpot, du Centre d’étude des revenus et des coûts (CERC), proposaient jadis comme définition du patrimoine d’un individu « l’ensemble des éléments aliénables et transmissibles qui sont sa propriété à un instant donné ». Cette définition écarte certains biens, comme les droits acquis à la retraite, les métaux précieux et les objets d’art non déclarés, etc. Ces éléments peuvent être modifiés par la politique fiscale et sociale (par exemple, un système de retraite par capitalisation augmenterait considérablement les patrimoines).


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